Page:Hugo - Actes et paroles - volume 3.djvu/80

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des despotes. Les proscrits meurent l’un après l’autre ; le tyran creuse leur fosse ; mais à un jour venu, citoyens, la fosse tout à coup attire et engloutit le fossoyeur !

Ô morts qui m’entourez et qui m’écoutez, malédiction à Louis Bonaparte ! Ô morts, exécration à cet homme ! Pas d’échafauds quand viendra la victoire, mais une longue et infamante expiation à ce misérable ! Malédiction sous tous les cieux, sous tous les climats, en France, en Autriche, en Lombardie, en Sicile, à Rome, en Pologne, en Hongrie, malédiction aux violateurs du droit humain et de la loi divine ! Malédiction aux pourvoyeurs des pontons, aux dresseurs des gibets, aux destructeurs des familles, aux tourmenteurs des peuples ! Malédiction aux proscripteurs des pères, des mères et des enfants ! Malédiction aux fouetteurs de femmes ! Proscrits ! soyons implacables dans ces solennelles et religieuses revendications du droit et de l’humanité. Le genre humain a besoin de ces cris terribles ; la conscience universelle a besoin de ces saintes indignations de la pitié. Exécrer les bourreaux, c’est consoler les victimes. Maudire les tyrans, c’est bénir les nations.