III
DE LA RÉVOLUTION POLONAISE
Tout marche, tout avance, tout approche, et, je vous le dis avec une joie profonde, déjà se font jour et deviennent visibles les symptômes précurseurs du grand avénement. Oui, réjouissez-vous, proscrits de toutes les nations, ou, pour mieux dire, proscrits de la grande nation unique, de cette nation qui sera le genre humain et qui s’appellera République universelle. — Réjouissez-vous ! l’an dernier, nous ne pouvions qu’invoquer l’espérance ; cette année, nous pouvons presque attester la réalité. L’an dernier, à pareille époque, à pareil jour, nous nous bornions à dire : l’Idée ressuscitera. Cette année, nous pouvons dire : l’Idée ressuscite !
Et comment ressuscite-t-elle ? de quelle façon ? par qui ? c’est là ce qu’il faut admirer.
Citoyens, il y a en Europe un homme qui pèse sur l’Europe ; qui est tout ensemble prince spirituel, seigneur temporel, despote, autocrate, obéi dans la caserne, adoré dans le monastère, chef de la consigne et du dogme, et qui