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V

LES ENFANTS PAUVRES

Noël 1868.

Les deuils qui nous éprouvent n’empêchent pas qu’il y ait des pauvres. Si nous pouvions oublier ce que souffrent les autres, ce que nous souffrons nous-mêmes nous en ferait souvenir ; le deuil est un appel au devoir.

La petite institution d’assistance pour l’enfance, que j’ai fondée il y a sept ans, à Guernesey, dans ma maison, fructifie, et vous, mesdames, qui m’écoutez avec tant de grâce, vous serez sensibles à cette bonne nouvelle.

Ce n’est pas de ce que je fais ici qu’il est question, mais de ce qui se fait au dehors. Ce que je fais n’est rien, et ne vaut pas la peine d’en parler.

Cette fondation du Dîner des Enfants pauvres n’a qu’une chose pour elle, c’est d’être une idée simple. Aussi a-t-elle été tout de suite comprise, surtout dans les pays de liberté, en Angleterre, en Suisse et en Amérique ; là elle est appliquée sur une grande échelle. — Je note le fait sans y insister, mais je crois qu’il y a une certaine affinité entre les idées simples et les pays libres.

Pour que vous jugiez du progrès que fait l’idée du Dîner des Enfants pauvres, je vous citerai seulement deux ou trois chiffres. Ces chiffres, je les prends en Angleterre, je les prends à Londres, c’est-à-dire chez vous.

Vous avez pu lire dans les journaux la lettre que m’a