I
LA LIBERTÉ
Vous souhaitez, en termes magnifiques et avec l’accent d’une sympathie fière, la bienvenue à mon livre, les Travailleurs de la mer. Je vous remercie.
Vous, intelligence éminente et conscience ferme, vous faites partie d’un vaillant groupe puissamment commandé. Vous arborez l’éternel drapeau, vous jetez l’éternel cri, vous revendiquez l’éternel droit : liberté !
La liberté, c’est là aujourd’hui l’immense soif des consciences. La liberté est de tous les partis, étant le mode vital de la pensée. Toute âme veut la liberté comme toute prunelle veut la lumière. Aussi, dès le premier jour, la foule s’est tournée vers vous.
Je veux, comme vous, la liberté ; je partage à cette heure son exil.
J’ai écrit : Le jour où la liberté rentrera, je rentrerai. J’attends la liberté avec une grande patience personnelle et une grande impatience nationale.