Aller au contenu

Page:Hugo - Actes et paroles - volume 4.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
LA LIBERTÉ.


Cela posé, il est étrange d’entendre raisonner sur les libertés accessoires et sur les libertés nécessaires.

L’un dit : Vous respirerez quand on pourra.

L’autre dit : Vous respirerez comme on voudra.

Les libertés, cette énonciation est un non-sens. La liberté est. Elle a cela de commun avec Dieu, qu’elle exclut le pluriel.

Elle aussi, elle dit : sum qui sum.

Tenez donc haut votre drapeau. Votre cri liberté, c’est le verbe même de la civilisation. C’est le sublime fiat lux de l’homme, c’est le profond et mystérieux appel qui fera lever l’astre. L’astre est derrière l’horizon, et il vous entend. Courage !

Pardonnez au solitaire si, provoqué par vos éloquentes et graves paroles et par votre puissant mot de ralliement, il est sorti un moment de son silence. Je me hâte d’y rentrer, mais auparavant, monsieur, laissez-moi vous serrer la main.

Victor Hugo