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OBSÈQUES DE MADAME LOUIS BLANC.

Oh ! tous, qui que nous soyons, ô peuple, ô citoyens, oublions nos douleurs, et ne songeons qu’à la patrie. Elle aussi, cette auguste France, elle est bien lugubrement accablée. Soyons-lui cléments. Elle a des ennemis, hélas ! jusque parmi ses enfants ! Les uns la couvrent de ténèbres, les autres l’emplissent d’une implacable et sourde guerre. Elle a besoin de clarté, c’est-à-dire d’enseignement ; elle a besoin d’union, c’est-à-dire d’apaisement ; apportons-lui ce qu’elle demande. Éclairons-la, pacifions-la. Prenons conseil du grand lieu où nous sommes ; une fécondation profonde est dans tout, même dans la mort, la mort étant une autre naissance. Oui, demandons aux choses sublimes qui nous entourent de nous donner pour la patrie ce que la patrie réclame ; demandons-le aussi bien à ce tombeau qui est sous nos pieds, qu’à ce soleil qui est sur nos têtes ; car ce qui sort du soleil, c’est la lumière, et ce qui sort du tombeau, c’est la paix.

Paix et lumière, c’est la vie. (Profonde sensation. Vive Victor Hugo ! Vive Louis Blanc !)