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NOTES.

mien. La fonction que vous me confiez est un grand honneur ; mais ce qui s’appelle honneur en monarchie, s’appelle devoir en république. C’est donc plus qu’un grand honneur que vous me conférez, c’est un grand devoir que vous m’imposez. Ce devoir, je l’accepte, et je le remplirai. Ce que veut Paris, je le dirai à la France. Comptez sur moi. Vive la république !

NOTE IV.

ÉLECTIONS SÉNATORIALES DE LA SEINE

réunion des électeurs
21 janvier 1876.

m. laurent-pichat, président. — Je mets aux voix la candidature de M. Victor Hugo.

m. l. asseline. — Je demande que le vote ait lieu sans débats pour rendre hommage à l’illustre citoyen. (Assentiment général.)

La candidature de M. Victor Hugo est adoptée par acclamation.

m. victor hugo. — Je ne croyais pas utile de parler ; mais, puisque l’assemblée semble le désirer, je dirai quelques mots, quelques mots seulement, car votre temps est précieux.

Mes concitoyens, le mandat que vous me faites l’honneur de me proposer n’est rien à côté du mandat que je m’impose. (Mouvement.)

Je vais bien au delà.

Les vérités dont la formule a été si fermement établie par notre éloquent président sont les vérités mêmes pour lesquelles je combats depuis trente-six ans. Je les veux, ces vérités absolues, et j’en veux d’autres encore. (Oui ! oui !) Vous le savez, lutter pour la liberté est quelquefois rude, mais toujours doux, et cette lutte pour les choses vraies est un bonheur pour l’homme juste. Je lutterai.