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NOTES.

À mon âge, on a beaucoup de passé et peu d’avenir, et il n’est pas difficile à mon passé de répondre de mon avenir.

Je ne doute pas de l’avenir. J’ai foi dans le calme et prospère développement de la république ; je crois profondément au bonheur de ma patrie ; le temps des grandes épreuves est fini, je l’espère. Si pourtant il en était autrement, si de nouvelles commotions nous étaient réservées, si le vent de tempête devait souffler encore, eh bien ! quant à moi, je suis prêt, (Bravos.) Le mandat que je me donne à moi-même est sans limite. Ces vérités suprêmes qui sont plus que la base de la politique, qui sont la base de la conscience humaine, je les défendrai, je ne m’épargnerai pas, soyez tranquilles ! (Applaudissements.)

Je prendrai la parole au sénat, aux assemblées, partout ; je prendrai la parole là où je l’aurai, et, là où je ne l’aurai pas, je la prendrai encore. Je n’ai reculé et je ne reculerai devant aucune des extrémités du devoir, ni devant les barricades, ni devant le tyran ; j’irais… cela va sans dire, et votre émotion me dit que la pensée qui est dans mon cœur est aussi dans le vôtre, et je lis dans vos yeux les paroles que je vais prononcer… — pour la défense du peuple et du droit, j’irais jusqu’à la mort, si nous étions condamnés à combattre, et jusqu’à l’exil si nous étions condamnés à survivre. (Acclamations.)

NOTE V.

après le discours pour l’amnistie

Un groupe maçonnique de Toulouse a écrit à Victor Hugo.

Toulouse, 26 mai 1876.
Maître et citoyen,

La cause que vous avez plaidée lundi au sénat est noble et belle ; juste au point de vue humanitaire, juste au point de vue politique. Le sénat n’a voulu comprendre ni l’un ni l’autre ; il avait le parti pris de ne pas se laisser émouvoir ; et pourtant, vos sublimes accents