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NOTES.

ainsi une sorte de dépouille mortelle, pour planer radieuse au dessus de la dispute humaine.

La renommée, ce jour-là s’appelle la Gloire, et la postérité commence. Elle a commencé pour Victor Hugo. Ce n’est pas à des funérailles que nous assistons, c’est à un sacre. On est tenté d’appliquer au poëte ces beaux vers qu’il adressait à son glorieux prédécesseur sous l’arche triomphale :

Maître, en ce moment-là vous aurez pour royaume
Tous les fronts, tous les cœurs qui battront sous le ciel ;
Les nations feront asseoir votre fantôme
Au trône universel.

Les nuages auront passé dans votre gloire.
Rien ne troublera plus son rayonnement pur ;
Elle se posera sur toute notre histoire
Comme un dôme d’azur.


DISCOURS DE M. MICHELIN
président du conseil municipal de paris

Au nom de la Ville de Paris, je viens devant cet Arc de Triomphe,

Monceau de pierre assis sur un monceau de gloire,

saluer Victor Hugo et adresser un suprême adieu au poëte incomparable, à l’homme bon et humain entre tous, au grand citoyen dont la vie a été si bien remplie au profit de l’humanité.

Je laisse à d’autres le soin de célébrer le génie littéraire du poëte de la Légende des Siècles, d’Hernani et des Châtiments.

Il ne m’appartient pas de retracer le rôle politique de Victor Hugo. Je me contente de rappeler que l’auteur de Napoléon le Petit et des Misérables a désiré et poursuivi ardemment, pendant toute sa vie, le triomphe de la liberté, de la vérité et de la justice.

Je veux simplement et en quelques mots constater le lien indissoluble qui unit Paris à Victor Hugo.

Notre grand poëte national professait pour notre grande cité un sentiment d’admiration qui se manifesta, pour ainsi dire, dans chacune de ses œuvres.