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II

VISITE À LA STATUE DE LA LIBERTÉ

— 29 novembre 1884. —

Extrait du Temps :

Victor Hugo est allé visiter les ateliers de la rue de Chazelles où se dresse, achevée maintenant et prête à partir, en mai, sur le bateau l’Isère, la gigantesque statue de Bartholdi destinée à la rade de New-York. Quelques amis étaient seuls présents à cette visite de l’illustre poète, mais le sculpteur, prévenu depuis la veille, avait fait placer dans un écrin et graver un fragment du cuivre de la statue, et les ouvriers de l’usine Gaget-Gauthier attendaient, fort émus, l’arrivée de Victor Hugo.

Il est venu accompagné de Mme Édouard Lockroy et de sa petite-fille, Mlle Jeanne Hugo. Bartholdi l’a reçu à la porte de l’usine et l’a conduit dans une pièce du rez-de-chaussée pavoisée, pour la circonstance, de drapeaux français mariés aux couleurs américaines.

Là, le sculpteur lui a présenté Mme Bartholdi, sa mère, plus âgée d’une année que Victor Hugo, et, avec cette politesse d’autrefois qui le caractérise, le poète a porté à ses lèvres la main tremblante de l’octogénaire, son aînée, toute fière de cette visite solennelle à l’œuvre de son fils. Mme Bartholdi jeune, M. le comte de Latour, chargé d’affaires d’Amérique, puis le secrétaire du comité de l’Union franco--