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III

DIGNES L’UN DE L’AUTRE


Donc regardez : Ici le Jocrisse du crime ;
Là, follement servi par tous ceux qu’il opprime,
L’ogre du droit divin, dévot, correct, moral,
Né pour être empereur et rester caporal.
Ici c’est le Bohême et là c’est le Sicambre.
Le coupe-gorge lutte avec le deux-décembre.
Le lièvre d’un côté, de l’autre le chacal.
Le ravin d’Ollioule et la maison Bancal
Semblent avoir fourni certains rois ; les Calabres
N’ont rien de plus affreux que ces traîneurs de sabres ;
Pillage, extorsion, c’est leur guerre ; un tel art
Charmerait Poulailler, mais troublerait Folard.
C’est l’arrestation nocturne d’un carrosse.

Oui, Bonaparte est vil, mais Guillaume est atroce,
Et rien n’est imbécile, hélas, comme le gant
Que ce filou naïf jette à ce noir brigand.