Page:Hugo - L'Année terrible, 1872.djvu/44

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L’un attaque avec rien ; l’autre accepte l’approche
Et tire brusquement la foudre de sa poche ;
Ce tonnerre était doux et traître, et se cachait ;
Leur empereur avait le nôtre pour hochet.
Il riait : Viens, petit ! Le petit vient, trébuche,
Et son piége le fait tomber dans une embûche.
Carnage, tas de morts, deuil, horreur, trahison,
Tumulte infâme autour du sinistre horizon ;
Et le penseur, devant ces attentats sans nombre,
Est pris d’on ne sait quel éblouissement sombre.
Que de crimes, ciel juste ! Oh ! l’affreux dénoûment !
Ô France ! un coup de vent dissipe en un moment
Cette ombre de césar et cette ombre d’armée.

Guerre où l’un est la flamme et l’autre la fumée.