les gens de lettres rendirent le tutoiement. Un jour vint où Fabre d’Églantine dit à la duchesse de Rohan :
— N’es-tu pas la Chabot ?
Pour Barkilphedro, être tutoyé, c’était un succès. Il en fut ravi. Il avait ambitionné cette familiarité de haut en bas.
— Lady Josiane me tutoie ! se disait-il. Et il se frottait les mains.
Il profita de ce tutoiement pour gagner du terrain. Il devint une sorte de familier des petits appartements de Josiane, point gênant, inaperçu ; la duchesse eût presque changé de chemise devant lui. Tout cela pourtant était précaire, Barkilphedro visait à une situation. Une duchesse, c’est à moitié chemin. Une galerie souterraine qui n’arrivait pas jusqu’à la reine, c’était de l’ouvrage manqué.
Un jour Barkilphedro dit à Josiane :
— Votre grâce voudrait-elle faire mon bonheur ?
— Qu’est-ce que tu veux ? demanda Josiane.
— Un emploi.
— Un emploi ! à toi !