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II

Il est désagréable de voir les gens pratiquer l’obstination. On n’aime pas ces façons de Régulus, et dans l’opinion publique quelque ironie en résulte.

Ces opiniâtretés ressemblent à des reproches, et l’on a raison d’en rire.

Et puis, en somme, ces entêtements, ces escarpements, sont-ce des vertus ? N’y a-t-il pas dans ces affiches excessives d’abnégation et d’honneur beaucoup d’ostentation ? C’est plutôt parade qu’autre chose. Pourquoi ces exagérations de solitude et d’exil ? Ne rien outrer est la maxime du sage. Faites de l’opposition, soit ; blâmez si vous voulez, mais décemment, et tout en criant vive le roi ! La vraie vertu, c’est d’être raisonnable. Ce qui tombe a dû tomber, ce qui réussit a dû réussir. La providence a ses motifs ; elle couronne qui le mérite. Avez-vous la prétention de vous y connaître mieux qu’elle ? Quand