Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 2.djvu/268

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Dexa, monstro,
A tu negro
Caparazon
[1].

Et elle lui posait la main sur le front.

Alors une autre voix s’élevait, plus profonde et par conséquent plus douce encore, voix navrée et ravie, d’une gravité tendre et farouche, et c’était le chant humain répondant au chant sidéral. Gwynplaine, toujours agenouillé dans l’obscurité sur l’ours et le loup vaincus, la tête sous la main de Dea, chantait :

Eres alma,
Soy corazon
[2].

Et brusquement, dans cette ombre, un jet de lumière frappait Gwynplaine en pleine face.

On voyait dans ces ténèbres le monstre épanoui.

Dire la commotion de la foule est impossible.

  1. Brise le joug ! — quitte, monstre, — ta noire — carapace.
  2. Oh ! viens ! aime ! — tu es âme, — je suis cœur.