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de malheur. Le jour et la nuit étaient mêlés dans son regard.

Son ambition était ceci : se montrer capable de l’impossible.

Un jour elle avait dit à Swift :

— Vous vous figurez, vous autres, que votre mépris existe.

Vous autres, c’était le genre humain.

Elle était papiste à fleur de peau. Son catholicisme ne dépassait point la quantité nécessaire pour l’élégance. Ce serait du puséysme aujourd’hui. Elle portait de grosses robes de velours, ou de satin, ou de moire, quelques-unes amples de quinze et seize aunes, et des entoilages d’or et d’argent, et autour de sa ceinture force nœuds de perles alternés avec des nœuds de pierreries. Elle abusait des galons. Elle mettait parfois une veste de drap passementé comme un bachelier. Elle allait à cheval sur une selle d’homme, en dépit de l’invention des selles de femme introduite en Angleterre au quatorzième siècle par Anne, femme de Richard II. Elle se lavait le visage, les bras, les épaules et la gorge avec du sucre candi délayé dans du blanc d’œuf à la