Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/24

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comprends la politique. Le peuple n’a qu’un liard, il le donne, la reine le prend, le peuple remercie. Rien de plus simple. Le reste regarde les lords. Leurs seigneuries les lords spirituels et temporels. Ah ! Gwynplaine est sous clef ! Ah ! il est aux galères ! c’est juste. C’est équitable, excellent, mérité et légitime. C’est sa faute. Bavarder est défendu. Es-tu un lord, imbécile ? Le wapentake l’a saisi, le justicier-quorum l’a emmené, le shériff le tient. Il doit être en ce moment-ci épluché par quelque sergent de la coiffe. Comme ça vous plume les crimes, ces habiles gens-là ! Coffré, mon drôle ! Tant pis pour lui, tant mieux pour moi ! Je suis, ma foi, bien content. J’avoue ingénument que j’ai de la chance. Quelle extravagance j’avais faite de ramasser ce petit et cette petite ! Nous étions si tranquilles auparavant, Homo et moi ! Qu’est-ce qu’ils venaient faire dans ma baraque, ces gredins-là ? Les ai-je assez couvés quand ils étaient mioches ! les ai-je assez traînés avec ma bricole ! joli sauvetage ! lui sinistrement laid, elle borgne