Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort, une mauviette comme ça. Voilà ce que c’est que de s’occuper de politique. Quelle leçon ! Et comme les gouvernements ont raison ! Gwynplaine au shériff. Dea au fossoyeur. C’est parallèle. Symétrie instructive. J’espère bien que le tavernier a barricadé la porte. Nous allons mourir ce soir entre nous, en famille. Pas moi, ni Homo. Mais Dea. Moi, je continuerai de faire rouler le berlingot. J’appartiens aux méandres de la vie vagabonde. Je congédierai les deux filles. Je n’en garderai pas même une. J’ai de la tendance à être un vieux débauché. Une servante chez un libertin, c’est du pain sur la planche. Je ne veux pas de tentation. Ce n’est plus de mon âge. Turpe senilis amor. Je poursuivrai ma route tout seul avec Homo. C’est Homo qui va être étonné ! Où est Gwynplaine ? où est Dea ? Mon vieux camarade, nous revoilà ensemble. Par la peste, je suis ravi. Ça m’encombrait, leurs bucoliques. Ah ! ce garnement de Gwynplaine qui ne revient même pas ! Il nous plante là. C’est bon. Maintenant c’est le tour de