Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 4.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dea. Ça ne sera pas long. J’aime les choses finies. Je ne donnerais pas une chiquenaude sur le bout du nez du diable pour l’empêcher de crever. Crève, entends-tu ! Ah ! elle se réveille !

Dea ouvrit les paupières ; car beaucoup d’aveugles ferment les yeux pour dormir. Son doux visage ignorant avait tout son rayonnement.

— Elle sourit, murmura Ursus, et moi je ris. Ça va bien.

Dea appela.

— Fibi ! Vinos ! Il doit être l’heure de la représentation. Je crois avoir dormi longtemps. Venez m’habiller.

Ni Fibi, ni Vinos ne bougèrent.

Cependant cet ineffable regard d’aveugle qu’avait Dea venait de rencontrer la prunelle d’Ursus. Il tressaillit.

— Eh bien, cria-t-il ! qu’est-ce que vous faites donc ? Vinos, Fibi, vous n’entendez pas votre maîtresse ? Est-ce que vous êtes sourdes ? Vite ! la représentation va commencer.