Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/167

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trois principaux aspects dans les trois drames : le Petit Roi de Galice, Éviradnus, la Confiance du marquis Fabrice. Ce qui peut sembler aujourd’hui un développement excessif s’ajustera plus tard à l’ensemble. Les tableaux riants sont rares dans ce livre ; cela tient à ce qu’ils ne sont pas fréquents dans l’histoire. Comme on le verra, l’auteur, en racontant le genre humain, ne l’isole pas de son entourage terrestre. Il mêle quelquefois à l’homme, il heurte à l’âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l’homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l’équilibre vertigineux de la création. Tel est ce livre. L’auteur l’offre au public sans rien se dissimuler de sa profonde insuffisance. C’est une tentative vers l’idéal. Rien de plus. Ce dernier mot a besoin peut-être d’être expliqué. Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l’auteur, rattache la Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui sont, l’un le dénoûment, l’autre le couronnement ; la Fin de Satan, et Dieu. L’auteur, du reste, pour compléter ce qu’il a dit plus haut, ne voit aucune difficulté à faire entrevoir dès à présent, qu’il a esquissé dans la solitude une sorte de poëme d’une certaine étendue où se réverbère le problème