Au froncement pensif de leurs moustaches blanches. Un arbre mort pendait, tordant sur eux ses branches.
Et, grave, le lion des sables dit : « Lions, Quand cet homme est entré, j’ai cru voir les rayons De midi dans la plaine où l’ardent semoun passe, Et j’ai senti le souffle énorme de l’espace ; Cet homme vient à nous de la part du désert. »
Le lion des bois dit : « Autrefois, le concert Du figuier, du palmier, du cèdre et de l’yeuse, Emplissait jour et nuit ma caverne joyeuse ; Même à l’heure où l’on sent que le monde se tait, Le grand feuillage vert autour de moi chantait. Quand cet homme a parlé, sa voix m’a semblé douce Comme le bruit qui sort des nids d’ombre et de mousse ; Cet homme vient à nous de la part des forêts. »
Et celui qui s’était approché le plus près, Le lion noir des monts dit : « Cet homme ressemble Au Caucase, où jamais une roche ne tremble ; Il a la majesté de l’Atlas ; j’ai cru voir, Quand son bras s’est levé, le Liban se mouvoir Et se dresser, jetant l’ombre immense aux campagnes ; Cet homme vient à nous de la part des montagnes. »