Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/276

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» Ils ne me feraient point reculer ! » C’est ainsi Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici Arrivé sur le bord de la tombe profonde, Et j’ai devant moi Dieu, derrière moi le monde. Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi, Comme les Grecs Hermès et les Hébreux Lévi, Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore. Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ; Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua Les lions aux ravins du Jebel Kronnega, Les perles à la mer et les astres à l’ombre, Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. »

Il ajouta : « Croyez, veillez ; courbez le front. Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront Sur le mur qui sépare Éden d’avec l’abîme, Étant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;