Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/316

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Il porte le haubert que portait Salomon ; Son estoc resplendit comme l’œil d’un démon ; Il y grava son nom afin qu’on s’en souvienne ; Au moment du départ, l’archevêque de Vienne A béni son cimier de prince féodal.

Roland a son habit de fer, et Durandal.

Ils luttent de si près avec de sourds murmures, Que leur souffle âpre et chaud s’empreint sur leurs armures ; Le pied presse le pied ; l’île à leurs noirs assauts Tressaille au loin ; l’acier mord le fer ; des morceaux De heaume et de haubert, sans que pas un s’émeuve, Sautent à chaque instant dans l’herbe et dans le fleuve. Leurs brassards sont rayés de longs filets de sang Qui coule de leur crâne et dans leurs yeux descend.