Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/317

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Soudain, sire Olivier, qu’un coup affreux démasque, Voit tomber à la fois son épée et son casque. Main vide et tête nue, et Roland l’œil en feu ! L’enfant songe à son père et se tourne vers Dieu. Durandal sur son front brille. Plus d’espérance ! « Çà, dit Roland, je suis neveu du roi de France, Je dois me comporter en franc neveu de roi. Quand j’ai mon ennemi désarmé devant moi, Je m’arrête. Va donc chercher une autre épée, Et tâche, cette fois, qu’elle soit bien trempée. Tu feras apporter à boire en même temps, Car j’ai soif.

— Fils, merci, dit Olivier.

— J’attends,

Dit Roland, hâte-toi. »

Sire Olivier appelle Un batelier caché derrière une chapelle.

« Cours à la ville, et dis à mon père qu’il faut Une autre épée à l’un de nous, et qu’il fait chaud. »

Cependant les héros, assis dans les broussailles, S’aident à délacer leurs capuchons de mailles, Se lavent le visage et causent un moment.