Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/350

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— Aymerillot, reprit le roi, dis-nous ton nom. — Aymery. Je suis pauvre autant qu’un pauvre moine ; J’ai vingt ans, je n’ai point de paille et point d’avoine, Je sais lire en latin, et je suis bachelier. Voilà tout, sire. Il plut au sort de m’oublier Lorsqu’il distribua les fiefs héréditaires. Deux liards couvriraient fort bien toutes mes terres, Mais tout le grand ciel bleu n’emplirait pas mon cœur. J’entrerai dans Narbonne et je serai vainqueur. Après, je châtierai les railleurs, s’il en reste. »

Charles, plus rayonnant que l’archange céleste, S’écria :

« Tu seras, pour ce propos hautain, Aymery de Narbonne et comte palatin, Et l’on te parlera d’une façon civile. Va, fils ! »

Le lendemain Aymery prit la ville.