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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/390

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LES CHEVALIERS ERRANTS

La terre a vu jadis errer des paladins ; Ils flamboyaient ainsi que des éclairs soudains, Puis s’évanouissaient, laissant sur les visages La crainte, et la lueur de leurs brusques passages ; Ils étaient, dans des temps d’oppression, de deuil, De honte, où l’infamie étalait son orgueil, Les spectres de l’honneur, du droit, de la justice ; Ils foudroyaient le crime, ils souffletaient le vice ; On voyait le vol fuir, l’imposture hésiter, Blêmir la trahison, et se déconcerter Toute puissance injuste, inhumaine, usurpée, Devant ces magistrats sinistres de l’épée ; Malheur à qui faisait le mal ! Un de ces bras Sortait de l’ombre avec ce cri : « Tu périras ! » Contre le genre humain et devant la nature, De l’équité suprême ils tentaient l’aventure ;