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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/511

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D’une blanche lueur la clairière est baignée. « Une femme à cheval. Elle est accompagnée. — De qui ? » Gasclin répond : « Seigneur, j’entends les voix De deux hommes parlant et riant, et je vois Trois ombres de chevaux qui passent sur la route. — Bien, dit Éviradnus. Ce sont eux. Page, écoute : Tu vas partir d’ici. Prends un autre chemin. Va-t’en, sans être vu. Tu reviendras demain Avec nos deux chevaux, frais, en bon équipage, Au point du jour. C’est dit. Laisse-moi seul. » Le page Regardant son bon maître avec des yeux de fils, Dit : « Si je demeurais ? Ils sont deux. — Je suffis. Va. »


X

ÉVIRADNUS IMMOBILE

Le héros est seul sous ces grands murs sévères. Il s’approche un moment de la table où les verres Et les hanaps, dorés et peints, petits et grands, Sont étagés, divers pour les vins différents ; Il a soif ; les flacons tentent sa lèvre avide ; Mais la goutte qui reste au fond d’un verre vide Trahirait que quelqu’un dans la salle est vivant ;