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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/519

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Elle sur le fauteuil, eux sur des escabeaux ; Joss mange, Zéno boit, Mahaud rêve. La feuille N’a pas de bruit distinct qu’on note et qu’on recueille, Ainsi va le babil sans forme et sans lien ; Joss par moment fredonne un chant tyrolien, Et fait rire ou pleurer la guitare ; les contes Se mêlent aux gaîtés fraîches, vives et promptes. Mahaud dit : « Savez-vous que vous êtes heureux ? — Nous sommes bien portants, jeunes, fous, amoureux ; C’est vrai. — De plus, tu sais le latin comme un prêtre, Et Joss chante fort bien. — Oui, nous avons un maître Qui nous donne cela par-dessus le marché. — Quel est son nom ? — Pour nous Satan, pour vous Péché ; Dit Zéno, caressant jusqu’en sa raillerie. — Ne riez pas ainsi, je ne veux pas qu’on rie. Paix, Zéno ! Parle-moi, toi, Joss, mon chambellan. — Madame, Viridis, comtesse de Milan, Fut superbe ; Diane éblouissait le pâtre ; Aspasie, Isabeau de Saxe, Cléopâtre, Sont des noms devant qui la louange se tait ; Rhodope fut divine ; Érylésis était