Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/538

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Une vieille femme a la voix moins débile.

La figure qui tient l’épée est immobile, Et se tait, comme si cet être souverain Tenait conseil en lui sous son linceul d’airain ; Tout à coup, élevant sa voix grave et hautaine :

« Princes, votre façon d’être lâches me gêne. Je suis homme et non spectre. Allons, debout ! mon bras Est le bras d’un vivant ; il ne me convient pas De faire une autre peur que celle où j’ai coutume. Je suis Éviradnus. »


XVII

LA MASSUE

Comme sort de la brume Un sévère sapin, vieilli dans l’Appenzell, À l’heure où le matin au souffle universel Passe, des bois profonds balayant la lisière, Le preux ouvre son casque, et hors de la visière Sa longue barbe blanche et tranquille apparaît.

Sigismond s’est dressé comme un dogue en arrêt ;