Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/539

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Ladislas bondit, hurle, ébauche une huée, Grince des dents et rit, et, comme la nuée Résume en un éclair le gouffre pluvieux, Toute sa rage éclate en ce cri : C’est un vieux ! Le grand chevalier dit, regardant l’un et l’autre : « Rois, un vieux de mon temps vaut deux jeunes du vôtre Je vous défie à mort, laissant à votre choix D’attaquer l’un sans l’autre ou tous deux à la fois ; Prenez au tas quelque arme ici qui vous convienne ; Vous êtes sans cuirasse et je quitte la mienne ; Car le châtiment doit lui-même être correct. »

Éviradnus n’a plus que sa veste d’Utrecht.

Pendant que, grave et froid, il déboucle sa chape, Ladislas, furtif, prend un couteau sur la nappe, Se déchausse, et, rapide et bras levé, pieds nus, Il se glisse en rampant derrière Éviradnus ; Mais Éviradnus sent qu’on l’attaque en arrière, Se tourne, empoigne et tord la lame meurtrière,