Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/28

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Des femmes ont dansé devant lui toutes nues ;
Il s’est fait adorer par un tas prosterné
De cheiks et d’ulémas décrépits, étonné
Que la barbe fût blanche alors que l’âme est vile ;
Il s’est fait amener, des prisons de la ville,
Deux voleurs qui se sont traînés à ses genoux,
Criant grâce, implorant l’homme maître de tous,
Agitant à leurs poings de pesantes ferrailles,
Et, curieux de voir s’échapper leurs entrailles,
Il leur a lentement lui-même ouvert le flanc ;
Puis il a renvoyé ses esclaves, bâillant.

Zim regarde, en sa molle et hautaine attitude,
Cherchant à qui parler dans cette solitude.



Le trône où Zizimi s’accoude est soutenu
Par dix sphinx au front ceint de roses, au flanc nu ;
Tous sont en marbre blanc ; tous tiennent une lyre ;