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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/446

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Jeune, il jette le sac du vieil Adam qui rampe,
Et part, et risque aux cieux, qu’éclaire son flambeau,
Un pas semblable à ceux qu’on fait dans le tombeau ;
Et peut-être voici qu’enfin la traversée
Effrayante, d’un astre à l’autre, est commencée !



Stupeur ! se pourrait-il que l’homme s’élançât ?
Ô nuit ! se pourrait-il que l’homme, ancien forçat,
Que l’esprit humain, vieux reptile,
Devînt ange, et, brisant le carcan qui le mord,
Fût soudain de plain-pied avec les cieux ? La mort
Va donc devenir inutile !

Oh ! franchir l’éther ! songe épouvantable et beau !
Doubler le promontoire énorme du tombeau !
Qui sait ? Toute aile est magnanime :
L’homme est ailé. Peut-être, ô merveilleux retour !