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Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/447

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Un Christophe Colomb de l’ombre, quelque jour,
Un Gama du cap de l’abîme,

Un Jason de l’azur, depuis longtemps parti,
De la terre oublié, par le ciel englouti,
Tout à coup, sur l’humaine rive
Reparaîtra, monté sur cet alérion,
Et, montrant Sirius, Allioth, Orion,
Tout pâle, dira : J’en arrive !

Ciel ! ainsi, comme on voit aux voûtes des celliers
Les noirceurs qu’en rôdant tracent les chandeliers,
On pourrait, sous les bleus pilastres,
Deviner qu’un enfant de la terre a passé,
À ce que le flambeau de l’homme aurait laissé
De fumée au plafond des astres !



Pas si loin ! pas si haut ! redescendons. Restons
L’homme, restons Adam ; mais non l’homme à tâtons,
Mais non l’Adam tombé ! Tout autre rêve altère
L’espèce d’idéal qui convient à la terre.