Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/46

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Conquis Thèbe, et soumis le Gange tributaire,
Ninus le fratricide est perdu sous la terre ;
Il est muré, selon le rite assyrien,
Dans un trou formidable où l’on ne voit plus rien.
Où ? Qui le sait ? Les puits sont noirs, la terre est creuse.
L’homme est devenu spectre. À travers l’ombre affreuse,
Si le regard de ceux qui sont vivants pouvait
Percer jusqu’au lit triste au lugubre chevet
Où gît ce roi, jadis éclair dans la tempête,
On verrait, à côté de ce qui fut sa tête,
Un vase de grès rouge, un doigt de marbre blanc ;