Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/45

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Au centre de la table un flambeau d’or sculpté
À Sumatra, pays des orfévres célèbres ;
Cette lampe splendide étoilait les ténèbres.

Zim lui parla :

« Voilà de la lumière au moins !
Les sphinx sont de la nuit les funèbres témoins ;
La coupe, étant toujours ivre, est à peu près folle ;
Mais, toi, flambeau, tu vis dans ta claire auréole ;
Tu jettes aux banquets un regard souriant ;
Ô lampe, où tu parais tu fais un orient ;
Quand tu parles, ta voix doit être un chant d’aurore ;
Dis-moi quelque chanson divine que j’ignore,
Parle-moi, ravis-moi, lampe du paradis !
Que la coupe et les sphinx monstrueux soient maudits ;
Car les sphinx ont l’œil faux, la coupe a le vin traître. »

Et la lampe parla sur cet ordre du maître :

«Après avoir eu Tyr, Babylone, Ilion,
Et pris Delphe à Thésée et l’Athos au lion,