Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/133

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Tout compte. Justes poids et balances exactes.
Là-haut, le doigt toujours tourné vers tous vos actes,
La prière Bathkol, la Fille de la Voix,
Se tient près d’Elohim et lui dit : Seigneur, vois.
Lisez la Pentateuque à cinq ; l’Exode à quatre.
Sachez punir, sachez venger, sachez combattre ;
Haïssez les mauvais ! Haïssez, haïssez
Ceux qui doutent, d’audace et d’orgueil hérissés,
L’incrédule, le lâche et le pusillanime,
Ceux pour qui le saint livre ouvert est un abîme,
Ceux qui tremblent devant les célestes degrés,
Et sur le bord de Dieu s’arrêtent effarés !
S’ils sont nombreux, s’ils ont de l’or dans leurs mains viles,
S’ils sont un peuple, ayant des moissons et des villes,
Des femmes, des vieillards, des enfants nouveau-nés,
Des vierges, des aïeux, des fils, exterminez !
Moïse commença par creuser une fosse,
O juifs, pour y coucher la religion fausse ;
Il y jeta des tas de peuples révoltés ;
Il remplit ce tonneau d’homme et de cités,
Et l’on distingue encor dans cette ombre profonde
D’énormes ossements dont chacun fut un monde ;
Num ravage Amalec, Joram dévaste Ammon ;
Partout où l’on voyait la lueur du démon,
Partout où l’on prenait qualque faux dieu pour règle,
Salomon accourait avec le bruit d’un aigle,