Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/150

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Pendant qu’elle parlait, pleine du sphynx caché,
Sur le puits ténébreux quelqu’un s’était penché ;
Le soleil éclairait sur le seuil de la cave
Une figure douce, éblouissante et grave ;
Un homme était pieds nus dans l’herbe et les genêts.

— Je ne t’ai jamais vu, mais je te reconnais.
Salut, Nazaréen ! Dit la femme hagarde.

Et, montrant du doigt l’ombre, elle ajouta : Prends garde.

Alors entre la femme et cet homme, tandis
Que l’aube réchauffait les serpents engourdis
Et que les fleurs ouvraient au soleil leurs corolles,
Il se fit un échange auguste de paroles
Que la terre ignora, personne n’écrivant
Ce dialogue sombré emporté par le vent.

                         LE NAZARÉEN
O Prophétesse, il faut pourtant sauver les hommes.

                         LA SIBYLLE
A quoi bon ?