Page:Hugo - La Fin de Satan, 1886.djvu/95

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VI

Alors, son arc en main, tranquille l’homme énorme
Sortit hors de la cage et sur la plate-forme
Se dressa tout debout et cria : Me voilà.
Il ne regarda rien en bas ; il contempla,
Pensif, les bras croisés, le ciel toujours le même ;
Puis, calme et sans qu’un pli tremblât sur son front blême,
Il ajusta la flèche à son arc redouté.
Les aigles frissonnants regardaient de côté.
Nemrod éleva l’arc au dessus de sa tête,
Le câble lâché fit le bruit d’une tempête,
Et, comme un éclair meurt quand on ferme les yeux,
L’effrayant javelot disparut dans les cieux.

Et la terre entendit un long coup de tonnerre.


VII

Un mois après, la nuit, un pâtre centenaire
Qui rêvait dans la plaine où Caïn prit