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ZIM-ZIZIMI.



le sixième sphinx




Cambyse ne fait plus un mouvement ; il dort ;
Il dort sans même voir qu’il pourrit ; il est mort.
Tant que vivent les rois, la foule est à plat ventre ;
On les contemple, on trouve admirable leur antre ;
Mais, sitôt qu’ils sont morts, ils deviennent hideux,
Et n’ont plus que les vers pour ramper autour d’eux.
Oh ! de Troie à Memphis, et d’Ecbatane à Tarse,
La grande catastrophe éternelle est éparse
Avec Pyrrhus le grand, avec Psamméticus !
Les rois vainqueurs sont morts plus que les rois vaincus ;
Car la mort rit, et fait, quand sur l’homme elle monte,
Plus de nuit sur la gloire, hélas ! que sur la honte.


le septième sphinx




La tombe où l’on a mis Bélus croule au désert ;
Ruine, elle a perdu son mur de granit vert,
Et sa coupole, sœur du ciel, splendide et ronde ;
Le pâtre y vient choisir des pierres pour sa fronde ;