Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/113

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Leur cime me ressemble ; un souffle est dans les airs,
Il m'enlève. Je pars. Toute lumière est morte,
Le désert s'ouvre ; et l'homme est bienvenu qui porte
Chez des monts foudroyés un souvenir d'affront. —

Et, cela dit, le fils s'en alla.

                                               L'homme est prompt ;
Et nos rapidités, voix, colères, querelles,
Vont au hasard, laissant de l'ombre derrière elles.
Ce père aimait ce fils.

                                    Du haut de sa maison,
Morne, et les yeux fixés sur le pâle horizon,
Il regarda celui qui partait disparaître ;
Puis, quand son fils se fut effacé, le vieux maître
Descendit dans la crypte où son père dormait.
Le crépuscule froid qu'un soupirail admet
Éclairait cette cave, et la voûte était haute.
Dans le profond sépulcre il entra comme un hôte.
Au fond était assis le grand comte d'airain ;
Et dans l'obscurité du blême souterrain,