Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/152

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Car l'éblouissement des astres est sur toi Quand tu te baignes, chaste, avec ce vague effroi Que toujours la beauté mêle à sa hardiesse, Sous l'arbre où l'œil du faune ardent te cherchera. Tu sais bien que montrer la femme, ô Néèra, C'est aussi montrer la déesse.

Moi, quoique par les rois l'homme soit assombri, Je construis au-dessus de ma tête un abri Avec des branches d'orme et des branches d'yeuse ; J'aime les prés, les bois, le vent jamais captif, Néère et Phyllodoce, et je suis attentif À l'idylle mélodieuse.

Parce que, dans cette ombre où parfois nous dormons, De lointains coups de foudre errent de monts en monts, Parce que tout est plein d'éclairs visionnaires, Parce que le ciel gronde, est-il donc en marchant Défendu de rêver, et d'écouter le chant D'une flûte entre deux tonnerres ?