Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/153

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IX VIRGILE


Déesses, ouvrez-moi l'Hélicon maintenant.
Ô bergers, le hallier sauvage est surprenant ;
On y distingue au loin de confuses descentes
D'hommes ailés, mêlés à des nymphes dansantes ;
Des clartés en chantant passent, et je les suis.
Les bois me laissent faire et savent qui je suis.
Ô pasteurs, j'ai Mantoue et j'aurai Parthénope ;
Comme le taureau-dieu pressé du pied d'Europe,
Mon vers, tout parfumé de roses et de lys,
A l'empreinte du frais talon d'Amaryllis ;
Les filles aux yeux bleus courent dans mes églogues ;
Bacchus avec ses lynx, Diane avec ses dogues,
Errent, sans déranger une branche, à travers
Mes poëmes, et Faune est dans mes antres verts.