Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/162

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Les arbres entendront des appels plus fidèles, De petits cœurs battront sous de petites ailes, Et les oiseaux croiront que c'est toi qui bénis Leurs amours, et la fête adorable des nids. C'est pourquoi, belle, il faut qu'en ce vallon tu rêves. Et je rends grâce à Dieu, car il fit plusieurs Èves, Une aux longs cheveux d'or, une autre au sein bruni, Une gaie, une tendre, et quand il eut fini Ce Dieu, qui crée au fond toujours les mêmes choses, Avec ce qui restait des femmes, fit les roses.

XV SHAKESPEARE


Ô doux être, fidèle et cependant ailé,
Ange et femme, est-il vrai que tu t'en sois allé ?
Pour l'âme, la lueur inexprimable reste ;
L'âme ne perd jamais de vue un front céleste ;
Et quiconque est aimé devient céleste. Hélas,
L'absence est dure, mais le cœur noir, l'esprit las
Sont consolés par l'âme, invincible voyante.
L'éclair est passager, la nuée est fuyante,