Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/207

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Sous l'œil de cet esprit suprême et formidable, L'eau monte en brume au front du pic inabordable Et tombe en flots du haut des monts ; La créature éteinte est d'une autre suivie, L'univers, où ce Dieu met la mort et la vie, Respire par ces deux poumons.

Devant ce Dieu s'enfuit tout ce qui hait son œuvre, La tempête, le mal, l'épervier, la couleuvre, Le méchant qui ment et qui nuit, La trombe, affreux bandit qui dans les flots se vautre, L'hiver boiteux qui fait marcher l'un après l'autre Son jour court et sa longue nuit.

Il fait lâcher la proie aux bêtes carnassières. Les morts dans le sépulcre ont perdu leurs poussières ; Il rêve, et sait où sont leurs os. En entendant passer son souffle dans l'espace, Subitement l'enfer à la gueule rapace, Les mondes hurlants du chaos,