Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/215

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Ton cri ressemble au chant des mornes Isaïes. Le mystère autrefois, de ses brumes haïes, Obstruait la terre et les cieux ; Et l'homme avait besoin que les prophètes blêmes Lui parlassent du seuil de tous ces noirs problèmes Ouvrant leurs porches monstrueux. L'homme ignorait. Marchant loin du sentier qui sauve, Il allait au hasard dans la nature fauve, Comme le loup au fond des bois, Sourd à ces alphabets, perdu dans ces algèbres ; Les prophètes alors, dans ces grandes ténèbres Élevèrent leurs grandes voix.

Il fallait avertir l'homme au bord de l'abîme, Tout ici-bas semblait lui conseiller le crime ; Temps rude où le mal triomphait ! La forêt, de l'embûche était le noir ministre. L'arbre avait l'air d'un monstre, et le rocher sinistre Avait la forme du forfait.