Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/219

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Il fait germer le ver dans sa morne cellule, Change la larve affreuse en vive libellule, Transfigure, affranchit, construit, Émeut les tours de pierre et les tentes de toiles, Et crée et vit ! c'est lui qui pénètre d'étoiles Les ailes noires de la nuit.

Sa tiare splendide est une ruche immense, Où, des roses soleils apportant la semence Et de l'astre apportant le miel, Essaim de flamme ayant les mondes pour Hymètes, Mouches de l'infini, les abeilles comètes Volent de tous les points du ciel.

Le Mal, le glaive au poing, voilé d'un voile d'ombre, Nous guette ; et la forêt que la broussaille encombre, L'âpre rocher, le flot ingrat, L'aident, complices noirs, contre la créature, Et semblent par moments faire de la nature L'antre où rêve ce scélérat.