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Page:Hugo - Les Misérables Tome II (1890).djvu/10

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II

HOUGOMONT

Hougomont, ce fut là un lieu funèbre, le commencement de l’obstacle, la première résistance que rencontra à Waterloo ce grand bûcheron de l’Europe qu’on appelait Napoléon ; le premier nœud sous le coup de hache.

C’était un château, ce n’est plus qu’une ferme. Hougomont, pour l’antiquaire, c’est Hugomons. Ce manoir fut bâti par Hugo, sire de Somerel, le même qui dota la sixième chapellenie de l’abbaye de Villiers.

Le passant poussa la porte, coudoya sous un porche une vieille calèche, et entra dans la cour.

La première chose qui le frappa dans ce préau, ce fut une porte du seizième siècle qui y simule une arcade, tout étant tombé autour d’elle. L’aspect monumental naît souvent de la ruine. Auprès de l’arcade s’ouvre dans un mur une autre porte avec claveaux du temps de Henri IV, laissant voir les arbres d’un verger. À côté de cette porte un trou à fumier, des pioches et des pelles, quelques charrettes, un