— Portière, comment vous appelez-vous ? riposta Courfeyrac.
La portière demeura ébahie.
— Mais vous le savez bien, je suis la concierge, je me nomme la mère Veuvain.
— Eh bien, si vous m’appelez encore monsieur de Courfeyrac, je vous appelle mère de Veuvain. Maintenant, parlez, qu’y a-t-il ? qu’est-ce ?
— Il y a quelqu’un qui veut vous parler.
— Qui ça ?
— Je ne sais pas.
— Où ça ?
— Dans ma loge.
— Au diable ! fit Courfeyrac.
— Mais ça attend depuis plus d’une heure que vous rentriez ! reprit la portière.
En même temps, une espèce de jeune ouvrier, maigre, blême, petit, marqué de taches de rousseur, vêtu d’une blouse trouée et d’un pantalon de velours à côtes rapiécé, et qui avait plutôt l’air d’une fille accoutrée en garçon que d’un homme, sortit de la loge et dit à Courfeyrac d’une voix qui, par exemple, n’était pas le moins du monde une voix de femme :
— Monsieur Marius, s’il vous plaît ?
— Il n’y est pas.
— Rentrera-t-il ce soir ?
— Je n’en sais rien.
Et Courfeyrac ajouta : — Quant à moi, je ne rentrerai pas.