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Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome II (1892).djvu/266

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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

« Je vous ai rendu vos capitaux.

« Je vous avais emprunté, un peu incorrectement, cinquante mille francs. Avant de quitter Saint-Malo, j’ai remis pour vous à votre homme de confiance, sieur Clubin, trois bank-notes de mille livres chaque, ce qui fait soixante-quinze mille francs. Vous trouverez sans doute ce remboursement suffisant.

« Sieur Clubin a pris vos intérêts et reçu votre argent avec énergie. Il m’a paru très zélé ; c’est pourquoi je vous avertis.

« Votre autre homme de confiance,

« Rantaine.


« Post-scriptum. — Sieur Clubin avait un revolver, ce qui fait que je n’ai pas de reçu. »


Touchez une torpille, touchez une bouteille de Leyde chargée, vous ressentirez ce qu’éprouva mess Lethierry en lisant cette lettre.

Sous cette enveloppe, dans cette feuille de papier pliée en quatre à laquelle il avait au premier moment fait si peu attention, il y avait une commotion.

Il reconnut cette écriture, il reconnut cette signature. Quant au fait, tout d’abord il n’y comprit rien.

Commotion telle qu’elle lui remit, pour ainsi dire, l’esprit sur pied.

Le phénomène des soixante-quinze mille francs confiés par Rantaine à Clubin, étant une énigme, était le côté utile de la secousse, en ce qu’il forçait le cerveau de Lethierry