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Page:Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome I (1891).djvu/328

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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

tez les miennes. Le baril est bitté au poteau avec une chaîne. Et il pleut ! Et il neige ! Et il grêle ! Une fichue mer ! Les satanicles volent de tous côtés. Le Tamaulipas ira par là. Le baril a un bon couvercle à charnière, mais pas de serrure ni de cadenas. Vous voyez qu’on peut écrire à ses amis. Les lettres parviennent.

— C’est très drôle, murmura Clubin rêveur.

Le capitaine Gertrais-Gaboureau se retourna vers sa chope.

— Une supposition que ce garnement de Zuela m’écrit, ce gueux flanque son barbouillage dans la barrique à Magellan et dans quatre mois j’ai le griffonnage de ce gredin. — Ah çà ! Capitaine Clubin, est-ce que vous partez demain ?

Clubin, absorbé dans une sorte de somnambulisme, n’entendit pas. Le capitaine Gertrais répéta sa question.

Clubin se réveilla.

— Sans doute, capitaine Gertrais. C’est mon jour. Il faut que je parte demain matin.

— Si c’était moi, je ne partirais pas. Capitaine Clubin, la peau des chiens sent le poil mouillé. Les oiseaux de mer viennent depuis deux nuits tourner autour de la lanterne du phare. Mauvais signe. J’ai un storm-glass qui fait des siennes. Nous sommes au deuxième octant de la lune ; c’est le maximum d’humidité. J’ai vu tantôt des pimprenelles qui fermaient leurs feuilles et un champ de trèfles dont les tiges étaient toutes droites. Les vers de terre sortent, les mouches piquent, les abeilles ne s’éloignent pas de leur ruche, les moineaux se consultent. On entend le son des cloches de